Le Conseil général des Hauts-de-Seine accueille demain les élus de « Paris métropole », la structure créée pour réfléchir à l’avenir de l’agglomération. Ces échanges sont probablement utiles pour imaginer le développement de la région capitale et lui permettre de se battre à armes égales avec les villes mondes que sont Londres, New-York, Shangaï, Mumbay et d’autres encore.
Mais les intentions ne sauraient suffire. Les préoccupations de nos concitoyens en matière d’emplois, de transports et de logements exigent que l’on dépasse le temps des discussions pour entrer dans celui de l’action.
Pour agir, il faut aussi en finir avec les procès d’intention, à commencer par ceux que les élus de gauche, notamment régionaux, ne cessent de faire au département des Hauts-de-Seine. Peuvent-ils vraiment croire au fond d’eux-mêmes que c’est en affaiblissant notre département, en lui refusant les financements qu’ils accordent à d’autres composantes du territoire régional, qu’ils renforceront l’Ile-de-France ?
Au premier rang des préoccupations de nos concitoyens auxquelles il faut répondre, il y a celle du logement.
C’est parce que nous mesurons, avec mes collègues de la majorité départementale, l’acuité de ce besoin pour la grande majorité d’entre eux, y compris la classe moyenne, que nous voulons faire du logement l’une des trois priorités majeures de l’action des Hauts-de-Seine pour les trois ans qui viennent.
En quinze ans, le pouvoir d’achat immobilier des habitants de la métropole a été divisé par deux. Sous l’effet de la hausse des prix, la majorité des Franciliens qui travaillent et qui n’ont droit à aucune aide sont à la fois dans l’impossibilité d’acheter un logement et exclus de l’accès aux logements sociaux du fait des plafonds de ressources. La réponse exclusive par le logement social, chère aux élus de gauche, ne suffit donc pas. Je le dis avec d’autant plus de sérénité que le parc social représente 24 % des logements des Hauts-de-Seine contre seulement un peu plus de 17 % à Paris.
Il faut déployer une politique du logement ambitieuse qui réponde à tous les besoins, ceux des moins favorisés, comme ceux de la classe moyenne, qui représente plus de la moitié de notre population.
Depuis dix ans, l’agglomération et particulièrement la petite couronne gagnent des habitants. Bien entendu, il faut accroître l’offre de logements sociaux, à commencer dans les communes qui connaissent un déficit en la matière. Mais nous devons, tout autant, favoriser l’augmentation de l’offre de logements intermédiaires.
Une politique d’ensemble, qui traite tous les besoins, doit être fondée sur un partenariat entre les communes et le département. Ce partenariat doit d’abord favoriser la construction de logements sur les grandes emprises foncières encore disponibles sur notre territoire. Les emprises autrefois affectées à des besoins publics, militaires ou ferroviaires sont encore nombreuses ainsi que les terrains anciennement à vocation industrielle. De même existent de nombreuses opportunités de rénover ou de reconstruire des secteurs déjà bâtis. Le rôle des départements et de la région doit être de soutenir les initiatives et les projets communaux qui mobilisent ces opportunités, sans pour autant organiser une discrimination parmi ceux qui ont besoin d’un logement. A cet égard, la décision de la région de n’apporter son concours qu’à des programmes qui comportent au moins 30 % de logements sociaux, peut se comprendre pour les communes dont le parc social est réduit. Elle est inacceptable et frappée du sceau de l’idéologie pour les communes où ce taux dépasse 50 %, alors que ce sont les autres composantes du parc, logement intermédiaire et logement libre, qui devraient être encouragées.
Agir pour le logement, c’est aussi aider les jeunes actifs qui, trop nombreux, ne peuvent rester dans les centres-villes de nos communes. Nous proposons d’encourager leur accès à un premier logement en mettant en place des baux à durée limitée à cinq ans dans le parc public. Nous proposons aussi de développer, avec l’appui financier du département, les mécanismes de caution auprès des bailleurs privés afin de faciliter l’accès de ceux qui ont un emploi, mais qui ne satisfont pas aux exigences parfois excessives des propriétaires qui cherchent à limiter leur risque.
Le logement est déjà au cœur de notre projet départemental, nous souhaitons qu’il devienne aussi une vraie priorité pour la métropole. Encore faut-il que tous les élus, à commencer par la majorité régionale, renoncent aux slogans pour reconnaître la diversité des besoins de nos concitoyens en matière de logement, et acceptent véritablement d’y répondre.