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Du 156 rue de Silly au 117 rue de Bellevue.
Longueur: 132 mètres - Largeur: 12 mètres.
L’abattoir municipal, construit en 1879, devait être isolé des propriétés voisines, conformément aux règlements d’hygiène, par une zone plantée. L’une d’elles fut réservée à l’intérieur de l’établissement, l’autre à l’extérieur, devait servir de voie publique et on la porta à 12 mètres au lieu de 6 mètres. On dut acquérir pour cela 3.518 mètres carrés de terrain dont le prix varia entre 2,75 et 6 francs. L’un des propriétaires céda gratuitement le terrain. La Ville avait promis d’exécuter la viabilité, mais sans s’engager quant aux délais. 18 ans après, le terrain servait encore de dépotoir aux chiffonniers qui y faisaient leurs tris. Le 30 novembre 1899, un nouveau propriétaire l’architecte Brégère écrivait au maire pour lui rappeler cette promesse. On lui fit une réponse «de Normand», bien qu’il fut appuyé par d’autres, MM. Surcouf et Martin. Cependant, la viabilité finit par être effectuée, nous ne savons à quel moment. En 1918, une curieuse correspondance indique que le maire refusa au directeur des «Avions Henry et Maurice Farman», M. Srzednicki, 167 rue de Silly, l’autorisation d’enlever deux arbres rue Couchot qui gênaient la sortie des appareils, il promit seulement de les élaguer.
En 1920, la municipalité installa dans les locaux de l’abattoir des baraquements pour abriter le premier garage municipal. L’entrée se fit rue Couchot. En 1925, des bâtiments furent édifiés pour le service des ateliers et le service d’incendie.
Le nom de la rue résulte de décisions du conseil municipal. La première du 15 août 1880, dit que le conseil «sur la proposition de M. Barthélemy, émet le voeu que le nom de Couchot, capitaine de l’Armée Française, volontaire au 72ème de Marche, né à Boulogne et tué à l’ennemi à la bataille de Buzenval, soit donné à l’une des voies publiques de la commune», et la seconde, prise le 14 novembre 1881: «désireux d’honorer la mémoire d’un enfant de Boulogne qui, sans fortune et chargé de famille, a contracté en 1870 un engagement volontaire dans les bataillons de marche et est mort victime de son dévouement au champ d’honneur de Buzenval avec le grade de capitaine, décide à l’unanimité que la rue nouvelle qui longe l’abattoir prendra la dénomination de rue Couchot».
Nous observons que Couchot est un cas unique dans notre histoire locale:
1° - Il est le seul Boulonnais dont le nom est connu comme victime militaire de la guerre de 1870-1871 ; Aucun autre nom de soldat de Boulogne n’a été inscrit sur un registre ou sur un papier quelconque. Les militaires morts sur notre territoire ne sont pas des habitants ou des originaires de notre ville mais exclusivement des provinciaux mobilisés.
2° - Il est le seul soldat mort au combat qui a été honoré d’une rue; Il est vrai qu’il furent trop !