Conférence de presse organisée ce matin à la Mairie après la parution dans Le Monde de la lettre de François Pinault annonçant sa décision d'abandonner son projet de fondation d'art contemporain sur l'île Seguin pour Venise.
Entouré de Dorothée Pineau, maire adjoint à l'Urbanisme et aux Grands projets, et de Jean-Louis Subileau, directeur général délégué de la Société d'aménagement et d'économie mixte Val-de-Seine, Jean-Pierre Fourcade a insisté, à plusieurs reprises, sur sa déception. "Je regrette profondément la décision de François Pinault", "C'est une décision que je déplore pour Boulogne-Billancourt et pour la France". Le maire s'est également étonné de la soudaineté de cette décision : " Le 19 janvier 2005, j'ai présenté à François Pinault les projets prévus face à sa fondation, je n'ai pas eu l'impression qu'il avait l'intention de se retirer. "Mieux encore, le 27 avril dernier, l'architecte Tadao Ando chargé de la réalisation de cette fondation et de toute la promenade basse de l'île est venu lui-même reconnaître le terrain !"
Pas de retard dans la réalisation des projets
Au découragement affiché par François Pinault devant "les lenteurs administratives" - "J'ai perdu patience", a-t-il expliqué au maire par téléphone après la parution de l'article du Monde - Jean-Pierre Fourcade a souhaité relever plusieurs inexactitudes.
Première d'entre elles : "Il n'a jamais été question que la fondation voie le jour en 2005, mais bien plutôt en 2007-2008". Et de rappeler le calendrier de cette opération : c'est en 2000 que l'industriel a annoncé sa volonté de créer, à ses frais, sur la pointe aval de l'île Seguin - un peu plus de deux hectares sur les 11 que compte l'île - une fondation privée pour sa collection d'art contemporain, dont il confie le projet en 2002 à l'architecte japonais Tadao Ando, à l'issue d'un concours international. Le permis de construire est déposé en 2003, délivré en 2004. En avril de cette même année, le conseil municipal adopte le Plan local d'urbanisme (PLU). Le 24 décembre 2004 cependant, trois associations déposent un recours, gracieux puis contentieux, contre le PLU. Après plusieurs mois de négociations, la ville et ces associations parviennent à un accord au terme duquel le recours est levé. C'était le 22 avril dernier. "La pose de la première pierre était prévue pour le 5 mars. Nous n'avions donc que quelques semaines de retard. Et je voudrais souligner que le retard le plus important de ce projet est imputable au ministre de la Culture de l'époque - Jean-Jacques Aillagon, actuel conseiller de François Pinault - qui a mis un an à nous autoriser à démolir l'usine de l'île Seguin", insistait le maire.